Uhuru Kenyatta, quatrième président du Kenya

Publié le par patricknguessan

Au Kenya, le président Uhuru Kenyatta a été investi lors d’une cérémonie dans la capitale, Nairobi, à laquelle ont participé plus de dix chefs d’Etat africains et des ambassadeurs des pays occidentaux. Quatrième président depuis l'indépendance, mais premier chef d'Etat à entrer en fonction alors qu'il est sous le coup d'une inculpation pour crimes contre l'humanité et à quelques mois d'un procès devant la Cour pénale internationale.

Il est officiellement le nouveau président du Kenya : Uhuru Kenyatta a prêté serment ce mardi 9 avril dans le stade de Kasarani, près de Nairobi. « Moi, Uhuru Kenyatta, conscient du poids des responsabilités qui m'incombent en tant que président de la République du Kenya, je jure fidélité et allégeance à la République du Kenya », a-t-il déclaré à la mi-journée sous les acclamations de quelque 60 000 partisans.

Promesses de début de mandat

Uhuru Kenyatta a délivré une longue liste de promesses : la création d’un fonds pour la jeunesse et les femmes avec l’argent qui aurait dû servir pour un second tour à la présidentielle, la lutte contre le chômage des jeunes, ou encore le développement du secteur privé. Il promet de n’abandonner aucune communauté. Il affirme que sa porte restera toujours ouverte. Il a aussi abordé le thème de l’insécurité, la lutte contre le banditisme, le terrorisme. Il a promis que le Kenya sur ce point travaillerait avec la communauté internationale.

La cérémonie a duré plus longtemps que prévu. A plusieurs reprises, le maître de cérémonie, a dû appeler le public à se calmer. Le stade accueille en effet 60 000 personnes qui agitent des drapeaux et sont assez remuantes. La sécurité a été renforcée depuis le matin et plusieurs routes ont été coupées à la circulation dans la capitale, pour laisser le passage aux « VIP ». C’est un jour férié ce mardi au Kenya et beaucoup de Kényans suivent la cérémonie à la télévision.

Le premier président élu à être poursuivi par la CPI

Uhuru Kenyatta devient le plus jeune chef d’Etat kényan. A 51 ans, c’est aussi le premier président à être élu et en même temps poursuivi par la CPI. Effectivement, avec son vice-président, William Ruto, ils étaient dans des camps ennemis il y a cinq ans. Le procès de William Ruto débute fin mai. Celui de Uhuru Kenyatta débute le 9 juillet. Vont-ils continuer à coopérer avec la CPI et surtout comment vont-ils faire pour gouverner le pays et comparaître presque chaque jour à La Haye ?

Leur défense a demandé au juge qu’ils puissent comparaître par vidéoconférence. La décision n’a toujours pas été annoncée mais cette situation crée un certain embarras au niveau diplomatique, notamment. De nombreux pays européens ainsi que les Etats-Unis, avaient félicité personnellement Uhuru Kenyatta après la confirmation de sa victoire par la Cour suprême.

La CPI, elle, s’est invitée à la cérémonie ce mardi, à travers les mots du président ougandais Yoweri Museveni, qui a fait un discours d’abord sobre, sur la communauté africaine, et puis s’est lancé dans une véritable diatribe contre la CPI, les accusant d’avoir fait du chantage sur le Kenya.

rfi

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